Films et téléfilms
Suites symphoniques d’après
La Vérité sur Bébé Donge
Justin de Marseille
Remorques
En 2016, Bertrand Tavernier réalisa Voyage à travers le cinéma Français, un documentaire dans lequel il présentait des extraits de ses films français préférés. Le film durait 3h15 et, de l’avis général, il était beaucoup trop… court ! Alors, le réalisateur se remit au travail pour créer huit documentaires de 52 minutes chacun. Il y parlait de son amour pour le cinéma mais aussi pour la musique. Car s’il était cinéphile, Bertrand Tavernier était également mélomane. Avec la passion qui le caractérisait, il parvint à convaincre Michel Orier, directeur de la musique et de la création culturelle à Radio France, d’organiser un week-end autour de la musique de film. Au cœur de ce week-end, un concert de l’Orchestre National de France (dirigé par Philippe Béran) donné les 12 et 19 janvier 2019, consacré aux grands compositeurs de musiques de films français des années ’30 à ’50 : Dutilleux, Auric, Honneger, Kosma, Jaubert, Milhaud, Françaix, Ibert, Grünenwald, Roland-Manuel.
Hélas, pour trois des films choisis (Justin de Marseille, Remorques et La Vérité sur Bébé Donge), aucun matériel de partitions n’a été retrouvé. Il a donc fallu reconstituer ces musiques à l’oreille à partir des DVD. Puis composer, en choisissant les meilleurs moments musicaux de ces films, trois suites symphoniques de concert.
Ce travail fut passionnant. Même si, en prenant en dictée ces musiques partiellement couvertes par des bruitages et des dialogues, je me suis surpris plus d’une fois à me dire « Eh! Gabin! Tu pourrais parler un peu moins fort! J’travaille, moi ! ».
La Vérité sur Bébé Donge
film d’Henri Decoin (1952) avec Jean Gabin et Danielle Darrieux
scénario de Maurice Aubergé d’après Georges Simenon
musique de Jean-Jacques Grünenwald
reconstitution de Louis Dunoyer de Segonzac
Le piano, progressivement englouti sous les vagues de l’orchestre, dialogue avec le hautbois puis avec l’orgue…
Nomenclature : 2 flûtes, hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons, 4 cors, tuba, timbales, vibraphone, orgue, harpe, piano, violons1, violons2, altos, violoncelles, contrebasses
Une version sans orgue existe également: 2 flûtes, hautbois, cor anglais, 2 clarinettes, 2 bassons (dont un jouant du contrebasson), 4 cors, 2 trompettes, 2 trombones ténor, trombone basse, tuba, timbales, vibraphone, orgue, harpe, piano, violons1, violons2, altos, violoncelles, contrebasses
Durée de la Suite : 5mn45
Orchestre National de France sous la direction de Philippe Béran
La partition et le matériel d’orchestre de la Suite symphonique d’après « La Vérité sur Bébé Donge » sont disponibles en s’adressant aux éditions Warner Chappell Music France.
Justin de Marseille
film de Maurice Tourneur (1935) avec Antonin Berval et Pierre Larquey
scénario de Carlo Rim
musique de Jacques Ibert
arrangement de Louis Dunoyer de Segonzac
Cette partition contient un joyau plein d’humour : la marche funèbre chère à Bertrand Tavernier. Une marche funèbre d’opérette… ou plutôt de comédie policière marseillaise ! En effet, les deux familles qui suivent le corbillard, apparemment déchirées par la douleur, ne sont autres que deux bandes rivales du milieu marseillais. Dans le cercueil, pas de cadavre mais une importante cargaison de « schnouf ». Et les deux bandes attendent le moment propice pour s’en emparer, d’où la poursuite qui suit…
Nomenclature : 2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, saxophone, 2 bassons, 4 cors, 2 trompettes, 2 trombones ténor, trombone basse, tuba, timbales, percussions, harpe, célesta, violons1, violons2, altos, violoncelles, contrebasses
Durée de la Suite : 5mn50
Orchestre National de France sous la direction de Philippe Béran
La partition et le matériel d’orchestre de la Suite symphonique d’après « Justin de Marseille » sont disponibles en s’adressant à maud.rolland@radiofrance.com
ou à louisdunoyer@aol.com
Remorques
film de Jean Grémillon (1941) avec Jean Gabin, Michèle Morgan et Madeleine Renaud
d’après le roman de Roger Vercel
adaptation de Roger Vercel, Charles Spaak, André Cayatte et Jacques Prévert
dialogues de Jacques Prévert
musique de Roland-Manuel
arrangement de Louis Dunoyer de Segonzac
Jean Grémillon tenait beaucoup à tourner la scène de la tempête sur un véritable remorqueur, en mer. Mais le film, dont le tournage a commencé en juillet 1939, a connu toutes les catastrophes possibles dont une guerre, une défaite, une invasion, une occupation… mais il y a eu «pire» : pendant toute la durée du tournage (qui a pu reprendre en 1940), il a fait un temps magnifique en Bretagne. Pas le début du commencement d’une tempête ! La scène a donc été tournée en studio, avec une maquette de remorqueur dans une bassine. La réussite de ce moment clé du film doit beaucoup à la musique de Roland-Manuel. Hélas, sur le DVD, celle-ci est en grande partie masquée par le tonnerre, les paquets de mer, le vent, les cris, le bruit des machines du remorqueur… C’est néanmoins cette musique de la tempête « reconstituée » que vous entendrez sur l’extrait choisi.
Nomenclature : 2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, saxophone, 2 bassons, 4 cors, 2 trompettes, 2 trombones ténor, trombone basse, tuba, timbales, percussions, piano, célesta, violons1, violons2, altos, violoncelles, contrebasses
Durée de la Suite : 4mn20
Orchestre National de France sous la direction de Philippe Béran
La partition et le matériel d’orchestre de la Suite symphonique d’après « Remorques »
sont disponibles en s’adressant à louisdunoyer@aol.com